J'ai eu l'honneur et l'avantage d'aller passer un moment chez Michel W. la semaine dernière, pour essayer ses OM, et j'ai fait un résumé à un de nos éminents forumeurs; voilà donc ce CR, histoire de relancer un peu le sujet.
Tout d'abord je ne suis du tout pas spécialiste de Martin, et j'en ai essayé relativement peu, peut être une petite vingtaine en 30 ans, ça fait meme pas une par an. Qques unes m'ont laissé un bon souvenir, d'autres m'ont moins marqué. Et puis ça dépend tellement des conditions d'essai... Et puis Gibson c'est mieux (Stooooop ! Troll of the week !)
Tout ça pour dire que je n'ai certainement pas la finesse d'analyse d'autre spécialistes bien connus ici
Ceci dit, les belles grattes ou les grattes originales me fascinent, et chez Michel je n'ai pas été déçu !! J'en reviens toujours pas de savoir qu'il y a des grattes pareilles à 30 km de chez moi...
On a d'abord sorti les 2 guitares que j'avais amenées : la gratte de clown, Regal Parlor des 30's et la gratte de foire, copie de Stella 12cordes de Ralph Bown, ensuite on s'est interessé aux OM de Michel.
J'ai commencé par la Schoenberg, mais j'aurais peut être du commencer par la Bourgeois; j'ai été impressionné par la Schoenberg et du coup l'essai de la Bourgeois est un peu passé au second plan, il faudrait la réessayer plus attentivement.
Compte tenu de son histoire, la Schoenberg est une guitare quasi mythique, et d'emblée j'étais intimidé par l'engin.
Pour l'aspect esthétique, cette guitare est une splendeur, si on n'a rien contre la nacre évidemment. La table est un peu surprenante, on le voit un peu sur les photos prises chez Benoit. Le Rio coupé au quartier est selon moi ce qui se fait de mieux, très classieux, il est nettement moins figuré que ce qu'on voit sur les fabrication + récentes. On a parlé un peu des réactions à propos des barrages taillés à la serpe, mais personnellement ça ne me fait rien, et en regardant par la rosace il n'y a rien qui choque.
Côté son, c'est toujours difficile de décrire ce qu'on ressent, surtout que je ne connais pas vraiment les termes convenus... Personnellement je ne joue quasiment qu'aux doigts, sans ongles, parfois avec des picks. Là j'ai juste utilisé un peu le thumbpick, les fingerpicks en fer c'était un peu risqué pour la carrosserie...
Michel accorde la Schoenberg en Open G, je l'ai donc laissé accordée comme ça, je suis juste passé un peu en G mineur pour 1 ou 2 trucs. Pas mal de puissance, sacré sustain, bonnes basses pas "muddy", et surtout la clarté exceptionnelle des aigues (en gros les 3 cordes aigues).
Sensations de jeu très agréables, action pas trop basse, on peut attaquer. Le manche est un peu asymétrique, il m'a semblé plus en V coté pouce et arrondi coté doigts, très confortable. C'est marrant parce que j'ai un copain (Antoine Payen) qui a une 12-cordes ou le manche est asymétrique aussi, mais plutôt dans l'autre sens (plus épais coté pouce), et finalement c'est assez confortable aussi, mais c'est une 12c, avec un manche nettement + large.
Cotés négatifs (on trouve toujours en cherchant) : les mécaniques Banjo dont je n'ai jamais été très fan question esthétique, et la guitare ne répond pas très bien en slide, son trop riche.
L'OM Bourgeois impressionne moins, elle s'inspire plus d'une OM28. Esthétiquement c'est très réussi aussi, avec un bel herringbone autour de la table, et la tete est très très classe. La table est plus classique, plus claire que celle de la Schoenberg. Le Rio est comparable, assez peu figuré, mais je l'ai moins détaillé, je pense qu'il est également sur quartier.
Au premier abord le son m'a paru plus conventionnel, sensation de son "plus dur" mais elle était accordée en standard, donc ça joue quand meme pas mal pour la comparaison derrière la Schoenberg en Open ! Le volume sonore est là aussi assez important.
Quand Michel l'a jouée en face de moi, j'ai retrouvé cette impression de "clarté" des aigues de la Schoenberg.
Voilà, c'était vraiment un moment exceptionnel, et je tiens à remercier Michel pour son accueil et de nous faire profiter de tels instruments. Je reviens quand tu veux
