A Pune, une sitar, ca se mérite. C'est sur il y a quelques magasins d'instruments ou en en trouve quelques unes, mais toujours de qualité médiocre, très médiocre.
Les chevalets ne sont ni faits ni a faire, en fait si, il faut se les travailler soi-même, ce qui n'est pas a la portée du premier couillon venu, vu qu'il fait 3 cm de large, qu'il faut le tailler de manière a ce que toutes les notes jouées produisent ce surplus d'harmonique si magique, et surtout il faut le faire deux fois, une fois pour les cordes jouées et le bourdon et une fois pour les 11 cordes sympatiques. Donc, ne pas acheter dans un magasin général a moins d'être sur un jour de chance.
Une sitar ca se mérite, il m'a fallu 2h de marche dans Lakshmi road pour trouver l'atelier de Monsieur Mirajkar, pour vous donner une idée c'est comme les puces, mais 10 a 20 fois plus grand avec 10 a 20 fois plus de monde, ca tourbillonne, ca klaxonne, c'est une autre planète, et surtout les noms de rue sont indiqués en maharati ou en hindi, et il n'y a pas de numéros aux immeubles.
Les Mirajkar

Luthiers de Grand père en arrière petits fils, ils se sont installés à Pune voici 3 générations, ils viennent de Miraj, ville réputée pour la fabrication des sitars et tampuras. L'atelier est situé au 2e étage d'une vieille maison de lakshmi road, on est entouré d'orgues, de quelques sarods, des tempura basse, ici, pas d'outils électriques, tout se fait a l'ancienne, assi en tailleur, je suis accueilli pas Sajid, le fils, il me présente son père, m'invite a m'asseoir, quelques questions, sur ce que je recherche comme type d'instrument, quelles sont mes préfférences sonores, nous discutons un bon moment, je lui dit que je fabrique des guitares, lui montre quelques photos de guitares en construction, il s'amuse beaucoup a regarder les étapes, la maniere de cintrer le bois, il m'invite a venir voir la construction des sitars après le 5 avril, pour des raisons d'hygrométries, il recommence a fabrication annuelle dans quelques semaines, Yussuf Mirajkar est une homme très agréable et très perspicace ! Après en avoir essayé plusieurs de toutes les gammes de prix, j'ai craqué pour celle là, pour son son et la simplicité et le qualité de sa lutherie :



A propos de l'hygrométrie ici, il fait en ce moment 35 degrés, ca va monter et il n'a pas plu depuis 3 mois, a part quelques ondées passagères.
En gros une sitar est fabriquée a partir d'un fruit genre calebasse assez gros ( 60 cm ), coupé en deux on y adapte un morceau de bois pour la jonction avec le manche, le manche est creu, et on y colle une table massive assez épaisse dans les 3 mm, la table, le manche, sont en tek.
les chevalets ( jawari ) sont ici en ébène, particularité de quelques luthiers dont monsieur Mirajkar, ils sont habituellement en os de chameau, pauvres bêtes.
Sinon l'inde est vraiment une autre planète ou les vaches ont vraiment la priorité, et ou j'ai croisé Babar deux fois en chair et en os ( 3 tonnes ) on a même attendu le même feu vert ensembles...
Au programme si j'ai le temp, aller visiter Miraj, a 200km de Pune, soit 4 ou 5h de route, LA ville des luthiers du maharashtra, apparement, c'est ici que poussent les meilleurs fruits pour la fabrication des corps des instruments, la région étant tr;s bien tempérée pour cette culture, et j'ai rendez vous avec un prof de sitar et un ami d'un collègue du boulot qui joue du sarod, plein de bons moments en perspective !
Quelques photos ?, mon blog : www.latches.blogspot.com