Benoît de Bretagne - Luthier - Pas de Calais

bonjour à tous; je suis facteur de clavecins en Auvergne et j'aurais besoin de vos expériences et vos précieux conseils concernant l'érable que nous utilisons très peu dans ma "branche" (sauf éventuellement pour les moulures) mais très présents dans la vôtre; Or, j'ai exceptionnellement choisi l'érable pour la caisse de mon dernier instrument (comme le clavecin original du XVIème siècle qui l'a inspiré). Les planches que je possédaient ne sont pas du tout premier choix, loin de là, pas vilain cependant, mais au rabotage, je me suis aperçu qu'il était grisé par endroit, notamment aux endroits où les épingles étaient posées. j'ai descendu les éclisses à 5mm d'épaisseur, pensant qu'au coeur, ce gris ne serait pas présent, mais ces imperfections demeurent. Au pire, je pourrais toujours peindre la caisse, mais ce serait bien dommage!
J'ai lu dans votre forum que vous employez volontiers le mélange eau oxygénée+ 5% d'ammoniaque pour blanchir l'érable; Voici donc mes interrogations:

- cette technique est-elle efficace pour faire disparaître cette grisaille et obtenir un érable bien uni?
- j'utilise la colle Titebond et la Kleiberit, comme la caisse est déjà collée, ce mélange détonnant ne va-t-il pas affaiblir les collages?
- après un tel traitement, que peut-on utiliser comme verni de finition? (habituellement, j'utilise un verni Blanchon effet ciré à base d'eau)


Un très grand merci pour vos retours d'expérience!

Suite aux non-réponses (pas par ostracisme j'espère!), j'ai foncé, et blanchi mon érable au peroxyde 130° et ammoniac....croyez-bien que je me serais passé d'une telle chimie avec plaisir, car j'ai horreur de ça, mais le résultat est superbe. Les grisailles sont parties, l'érable est unifié, comme un premier choix! J'ai redonné un peu de chaleur et de naturel au bois avec quelques couches d'huile de Chine en finition.

Evidemment, après quelques essais, j'ai vite compris la puissance de ce produit: quelques minutes d'imprégnation avant de neutraliser à l'alcool fin, sinon même le veinage, les moindres noeuds disparaissent, et on obtient un bois flotté vraiment sans âme. Mais surtout, si vous tentez l'expérience pour la première fois, soyez hyper-vigilant avec les mèches de coton imbibées de peroxydes, elles peuvent prendre feu spontanément quelques heures après (et l'atelier avec) si on ne prend pas soin de les plonger dans l'eau après le travail.

Une goutte sur la peau et elle aussi devient instantanément blanche. Pour passer le mélange sur le chêne, j'utilisais des pinceaux en nylon, les autres en poil d'animaux ne duraient pas plus d'une minute.